Le Syndicat des Vins IGP Val de Loire va intégrer de nouvelles variétés dans son cahier des charges
A la veille des vendanges, le Jeudi 25 août après-midi au Lycée Viticole Edgar Pisani à Montreuil-Bellay, s’est tenue une journée technique organisée par le Syndicat des Vins IGP Val de Loire, en collaboration avec Interloire – l’Interprofession des vins du Val de Loire. Objectif annoncé : construire une méthodologie pour intégrer de nouvelles variétés (résistantes) dans le cahier des charges.
Pour commencer, quelle est la différence entre un cépage et une variété ?
- Un cépage est une vigne issue de vitis vinifera, variété cultivée d’origine européenne
- Une variété est le mot générique pour désigner l’ensemble des vitis (types de vigne) connu dans le monde (vitis rotundifolia, vitis labrusca, vitis rupestris, …). La variété peut également être issue de croisement entre plusieurs vitis (vitis vinifera et vitis rotundifolia par exemple).
En résumé, tous les cépages sont des variétés, mais toutes les variétés ne sont pas des cépages.
Qu’est-ce qu’une variété résistante ?
L’Institut Français de la Vigne et du Vin donne une définition très complète et synthétique de ce qu’est une variété résistante.
« Après des millénaires de sélection humaine, les variétés issues de l’espèce Vitis vinifera possèdent des caractéristiques agronomiques et œnologiques intéressantes, mais ne sont pas résistantes au mildiou et à l’oïdium. Au contraire, d’autres espèces sauvages de Vitis d’origine américaine (V. riparia, V. rupestris, V. aestivalis, V. cinerea, …) ou asiatique (V. amurensis, V. coignetiae, …) ainsi que le sous-genre Muscadinia (origine américaine) portent des résistances naturelles à ces pathogènes. Le but de la création de [variétés] résistantes consiste à insérer les caractères de résistance des vignes américaines et asiatiques dans le fond génétique des vignes européennes ».
Quel est l’intérêt de pouvoir produire de nouvelles variétés
Outre la résistance aux maladies de la vigne qui diminue très fortement les traitements en produits phyto-sanitaires, les variétés résistantes sont un outil formidable pour le vigneron, car, selon les profils, elles peuvent obtenir de plus hauts rendements, résister mieux aux aléas climatiques (gel, sécheresse, …) ou encore proposer des caractéristiques organoleptiques intéressantes. Les producteurs peuvent donc sélectionner les variétés dans le cahier des charges qui semblent les plus adaptées à leurs besoins et les commercialiser en mono-cépage, ou en assemblage.
Plus globalement, pour le vigneron comme pour la filière viticole dans son ensemble, les variétés résistantes peuvent permettent de s’adapter pour faire face au changement climatique, répondre aux attentes sociétales fortes sur la thématique des traitements, aux aléas de production, à l’évolution du marché et pour asseoir la durabilité de ses vignobles.
Peut-on déjà produire de l’IGP Val de Loire à base de variétés résistantes ?
Oui, ont déjà été intégrées dans le Cahier des Charges de l’IGP :
- En blanc : Floréal, Soreli, Souvignier Gris, Voltis
- En rouge/rosé : Artaban, Cabernet Cortis, Vidoc
Qu’a apporté cette journée pour l’avenir ?
Cette journée a permis de définir les besoins des producteurs concernant ces variétés. Listés et priorisés, les différents intérêts ont permis de construire une méthodologie pour intégrer les futures variétés résistantes issues de la recherche française et internationale en suivant une trame de fond, une stratégie cohérente. Maintenant, nous allons tester cette méthodologie sur les nouvelles variétés résistantes disponibles. Il faut donc s’attendre à ce que la liste des variétés s’élargisse sous peu !